L’être coopératif
Construire ensemble une économie viable.
est rapidement perçue comme une attitude imposante et arbitraire.
Pourtant, dès qu’un problème survient, les mêmes Êtres se tournent
vers « les autorités » pour y répondre. Dans le même temps, les relations et
les organisations sont devenues plus compliquées ou complexes.
Chaque individu est autonome dans ses activités, devant négocier
ses collaborations sans qu’un « chef » ou une « cheffe » assure l’arbitrage.
Sans refuser ce besoin de liberté et d’autonomie, ce livre propose de mettre
de l’ordre et de la méthode pour aborder la complexité des relations humaines dans le monde d’aujourd’hui. Une belle réflexion sur le sens de la coopération et de l’esprit qui doit y gouverner. Il répond à la question : Comment concilier au mieux souveraineté individuelle et souveraineté collective? Le pouvoir n’est pas que l’expression d’un statut. Il est une responsabilité de soi face aux autres.
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EXTRAIT – CHAPITRE 1
L’esprit et la posture de l’être coopératif
« Il faut être sain à défaut d’être un Saint »
LES VALEURS CARDINALES DE L’ÊTRE COOPÉRATIF
Les échanges libres entre les personnes ne sont jamais un jeu à somme nulle. Même si dans le court terme, les échanges peuvent laisser paraître un gagnant et un perdant, dans le moyen long terme, tous deviennent perdant-perdant. Il y a soit 2 gagnants, soit 2 perdants. « Tous » signifiant ici le collectif ou la communauté.
L’esprit de coopération est d’abord soumis à l’épreuve de la confiance. Pour engager une coopération libre, les acteurs doivent prendre un risque individuellement partagé : celui de se faire confiance. Si les 2 acteurs sont honnêtes, le contrat issu de l’échange sera tenu, respecté, honoré. La relation sera renforcée d’un gain de confiance. Le bon augure pour la suite. Si l’un des acteurs obtient ce qu’il a négocié et ne fournit pas ce qu’il a promis, alors l’échange n’est pas tenu et le contrat ne sera pas honoré pour l’un vis-à-vis de l’autre. Dans ce cas, le coût de la relation sera débiteur pour les 2 car la confiance risque d’être perdue entre ces 2 personnes. Il apparaît qu’un des acteurs est gagnant et l’autre perdant. La relation, elle, est perdante, entachée d’une frustration et au pire d’une trahison.
COOPÉRATION ET CONFIANCE
La confiance agit dans les échanges humains comme la main invisible de Adam Smith. Elle est là quand deux personnes négocient. Elle est là quand toute un corps social participe à son développement. Elle est là quand quelqu’un doit s’engager, prendre le risque d’acheter où obtenir un bien ou un service avec ou sans antériorité dans la relation. Pour que la confiance fonctionne il faut que les parties en jeu soient honnêtes entre elles. Sans cette honnêteté la confiance ne peut être durable et la main invisible de Adam Smith n’est qu’une théorie de laboratoire. La main invisible n’est efficace que si les acteurs et auteurs d’actions sont respectueux de leur engagement, de leur adhésion au contrat. Or dans le monde des affaires, comme dans la vie civile, les expériences montrent que ce n’est pas toujours le cas et que l’économie peut faire des promesses qu’elle n’a pas l’intention de respecter.
Pour qu’un esprit de coopération puisse s’étendre, il faut que les acteurs possèdent et portent une vraie capacité de respect, d’honnêteté. C’est dire que l’altérité est une qualité indispensable pour promouvoir un esprit coopératif.
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